30 mai 2020

Le chaos paresseux

Prêt à être monté dans le synthé
Dans un système chaotique, de minuscules variations des conditions initiales conduisent à des états apparemment aléatoires et désordonnés.  Un circuit chaotique dans un synthétiseur modulaire est la promesse de paysages sonores qui changent et ne se répètent jamais.

Ce module produit deux signaux de contrôle différents, très lents et chaotiques. Il s'agit de ma version du module Non Linear Circuits Sloth Chaos dans sa version standard (cycles de 12 à 15 secondes).  En fonction des valeurs de composant, le cycle peut passer à plusieurs minutes, voire plus d'1 heure.

J'ai dû adapter les valeurs à ce que j'avais dans mes tiroirs.  J'ai fait des tests sur un breadboard pour voir si de petites modifications des valeurs de certains composants feraient une différence.  Il s'est avéré que cela fait une grande différence.  Il semble qu'il y ait un équilibre instable dans la boucle de rétro-action.  Le potentiomètre de torpeur joue avec cet équilibre.  Mais si l'on augmente ou diminue de 20 % la résistance sur ce chemin, on obtient soit deux signaux synchrones, bien que déphasés et saturés, soit deux signaux chaotiques mais très faibles.



Expérimentations
Le motif du papillon sur l'oscilloscope est appelé un attracteur étrange (ou attracteur de Lorentz) et est le tracé des deux signaux du circuit, chacun sur un axe différent.  Lorsque les signaux sont à peu près synchronisés, ils forment une ellipse.  Deux puits de pseudo-équilibre sont visibles.  Les signaux y passent un peu de temps avant de s'éloigner l'un de l'autre.  Rien de tout cela n'est prévisible et dépend fortement des conditions initiales.  D'où la nature chaotique du circuit.

On y est presque

Le circuit principal est vraiment très rempli.  Ces condensateurs de 1uF étaient plus gros que prévu.   J'ai vraiment dû être très précautionneux sur certaines brasures.  C'est un peu le bazar parfois, mais je suis assez content du résultat.









Avant assemblage

Victoire
Après quelques corrections mineures du layout et du câblage des cartes, j'ai finalement obtenu le motif familier de l'attracteur étrange sur l'écran de l'oscilloscope.

Le potentiomètre n'a pas beaucoup d'effet.  Il me semble que les signaux passent plus de temps autour d'un état stable (c'est-à-dire un puit) lorsqu'il est au maximum.













Repère des trous avant de forer
La conception du panneau inspirée par le panneau de Clarke Robinson avec le petit papillon rappelant l'opinion populaire selon laquelle même la minuscule perturbation de l'air due au battement d'ailes d'un papillon en Chine peut provoquer un ouragan au Texas

Bob dégage le trou du potentiomètre















Et maintenant, un peu de son.
Nous avons ici deux ondes de scie initialement accordées.  La hauteur de l'une d'elles est pilotée par le petit signal de Sloth.
La fréquence de coupure du filtre est modulée par le grand signal de Sloth.
La sortie passe-bas du filtre passe par le phaser.
La sortie passe-bande du même filtre va à Rings, modulé par Sloth et la sortie du Sample&Hold.

La gate rythmique provient du TAL Filter2 et la réverbe de Voxengo OldSkollVerb dans Reaper.

Aucun VCA n'a été blessé lors de la réalisation de cette pièce.



La rangée inférieure du synthé semble terminée... pour le moment.

Rangée inférieure complète



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